La nouvelle dictature sexuelle


La sexologue québécoise, Francine Duquet, entendue à une conférence au congrès de l’ACSA (Association canadienne pour la santé des adolescents), montre que : « Cette révolution sexuelle nous a conduit à l’objectivation et au morcellement de la sexualité, à la rupture avec le discours idéologique et moral, à l’apparition de l’incroyable pression de performance. La peur de la sexualité a été remplacée par le souci de normalité : est-ce qu’on est normal? Est-ce qu’on baise assez? Particulièrement fort chez les adolescents(es) car l’adolescence se caractérise par le désir d’être conforme, le désir d’être normal. On est passé d’une sexualité du devoir conjugal à une sexualité du devoir de performance ». Cette position partagée par de nombreux chercheurs souligne les dérives du « tout sexuel » et d’une forme de « sexocentrisme » qui s’impose à travers les publicités et les médias et qui véhiculent une sorte de culte de la performance sexuelle. Certains chercheurs québécois assimilent cette omniprésence du sexe à une forme de violence : «ne constitue-t-elle pas une violence systémique ?… Une violence symbolique par la transmission de stéréotypes du genre femme-objet et homme-dominateur; une violence sociale engendrée par la banalisation et la pornographisation de l’univers médiatique; une violence économique par la glorification de l’acte de consommer et la pression sur les plus jeunes; une violence politique entretenue par l’inhabilité de l’État à protéger les enfants et les jeunes du capitalisme débridé ».


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